Pascal de Duve

Pascal de Duve Je crois que j'ai découvert Pascal de Duve dans une émission de Cavada un soir, et là, ça a été le coup de foudre. J'ai été ébloui, subjugué par le charisme et l'intelligence de la personne. Sa façon de parler, ses propos et surtout la passion qui l'animait ne m'ont donné qu'une envie : me précipiter dans la première librairie et acheter son livre, Izo.

Boum. Je suis tombé amoureux de ce Izo, personnage fascinant, personnage venu tout droit d'un tableau de Magritte (Le fils de l'homme), personnage imaginaire tellement ancré dans la réalité, personnage attachant à qui l'on aimerait s'attacher.

Depuis Izo (sorti en 1990 et avec lequel il s'est attiré critique élogieuse sur critique élogieuse), deux autres livres sont parus : Cargo Vie, où le style oscille entre les jeux sur les mots et les maux sur le je, et l'Orage de vivre, très beau titre pour un livre qui ne l'est pas moins, composé de notes éparses et de réflexions de l'auteur. Ce livre est resté inachevé car posthume.

Pascal de Duve est en effet mort en avril 93, rongé par cette saloperie de sida. Je me souviens d'un passage dans une émission de Guillaume Durand où il s'était mis à convulser, déjà à un stade avancé de la maladie. Terrible à voir chez quelqu'un qui nous semble si proche.

Il était né le 5 février 1964 à Anvers et était venu s'installer à Paris en 1987 pour enseigner la philo. C'était un linguiste assez exceptionnel et parlait couramment plusieurs langues dont le Chinois, l'Arabe, le Russe, le Tchèque et le Serbo-Croate. Il s'intéressait à tout, était curieux de tout. Ses livres fourmillent de détails qui montrent l'étendue des richesses intellectuelles et culturelles qu'il avait accumulées au cours de sa trop courte vie. Ses écrits ont d'ailleurs déjà été adaptés plusieurs fois, que ce soit à la radio (RTBF, par Gilles Frilay et Ronald Theunen) ou au théatre (par Elvire Brison).

La présence de ses textes dans certains spectacles aux côtés de ceux de Baudelaire, Simone de Beauvoir, Colette, Barbara ou Victor Hugo prouve qu'il était déjà reconnu comme un grand de la littérature. Cette littérature, il l'affectionnait et ne manquait pas de la défendre : il était par exemple membre du comité d'honneur de l'Association pour la sauvegarde et l'expansion de la langue française (ASSELAF).

Couverture Izo

IZO

Grand et mince, manteau noir et chapeau melon, Izo paraît sorti d'un tableau de Magritte. Sans langage, sans passé, sans mémoire - et donc sans à priori -, mais doué d'une intelligence hors pair, il est ouvert à tous les savoirs, à toutes les philosophies, à toutes les expériences. Son monde, c'est le Paris d'aujourd'hui, dont il observe et découvre les machines et les manies, les travers et les couleurs, les folies et les snobismes.

En savoir plus sur Izo...

CARGO VIE

Du 28 mai au 22 juin 1992, à bord d'un cargo naviguant entre les Antilles et le Havre, le romancier d'Izo rédige son journal. Depuis quatre mois il se sait atteint du sida.

Cargo Vie est d'abord la chronique de la maladie, avec ses harcèlements physiques et mentaux. Mais ce voyage en mer est aussi l'espace-temps symbolique d'un rapport fragilisé - et du même coup absolu, de cet absolu qui fait la tragédie - avec le monde.

Couverture Cargo Vie

Couverture Orage de vivre

L'ORAGE DE VIVRE

"Au silence du monde correspond sa beauté. A la beauté de l'être je souhaite répondre par l'émerveillement permanent."

Emporté par le sida en avril 1993, Pascal de Duve laissait derrière lui des carnets remplis de notes, poèmes, aphorismes, débuts de nouvelles, projets romanesques... dont on sait qu'il les destinait à la publication.
Ces fragments parlent de tout : des rencontres, de l'amour, de la maladie et surtout de l'écriture, authentique passion et bouée de sauvetage du romancier d'Izo, salué par la critique comme un nouveau Boris Vian.