En ce temps-là , le bon Gradlon, roi de Cornouaille, fit construire pour sa fille la merveilleuse ville d'Ys. Cette ville était protégée de la mer par une digue et le roi gardait toujours sur lui la clé d'or qui ouvrait les écluses. Sa fille, la belle Dahut, menait une vie de débauche et faisait venir chaque soir un nouvel amant au palais. Un jour, elle rencontra le diable, sous les traits d'un séduisant jeune homme dont elle tomba aussitôt amoureuse. Il lui demanda, comme preuve d'amour, d'ouvrir les portes de la ville. Dahut déroba alors la clé des écluses pendant le sommeil de son père et bientôt la mer déferla dans la ville. Seuls Gradlon et sa fille réussirent à s'échapper à cheval de cet enfer, avec l'aide de Saint Gwénolé. Mais les vagues les poursuivaient et étaient sur le point de les engloutir.
A ce moment, Saint Gwénolé ordonna au roi Gradlon de jeter sa fille à l'eau. Le roi obéit, le coeur déchiré, et parvint à regagner le rivage. La mer se calma et se retira aussitôt.
Mais Ys était détruite, engloutie, ses habitants noyés.
La fuite du roi Gradlon, Evariste-Vital Luminais, Musée des Beaux-Arts, Quimper
Alors, ville historique ou ville légendaire ? En tout cas, elle a été la source d'inspiration de nombreux artistes (écrivains, poètes, musiciens, peintres ou sculpteurs) et n'a cessé d'éveiller la curiosité des hommes au cours des siècles. On la situe généralement dans la baie de Douarnenez. On raconte aussi que Ys était la plus belle ville du monde et que Lutèce fut baptisée Paris en son souvenir ("Par Ys" en breton signifie "pareille à Ys").
La verra-t'on réapparaître un jour ? Peut-être. Un proverbe prétend que "quand Paris sombrera, Ys renaîtra". Attendons...
Tout d'abord, la légende complète de la ville d'Ys.
Un formidable travail de reconstitution : Keris, de la légende à l'image de synthèse, par Laurent Lescop, vraiment très beau site et très riche.
Le libretto de l'opéra Le Roi d'Ys par Edouard Blau et Edouard Lalo.
La complainte de la Ville d'Ys chantée par Yann-Fañch Kemener.