L'être humain n'est pas seulement l'être par qui des négatités se dévoilent dans le monde, il est aussi celui qui peut prendre des attitudes négatives vis à vis de soi. Nous avions défini, dans notre introduction, la conscience comme « un être pour lequel il est dans son être question de son être en tant que cet être implique un être autre que lui ». Mais, après l’élucidation de la conduite interrogative, nous savons à présent que cette formule peut aussi s’écrire : « la conscience est un être pour lequel il est dans son être conscience du néant de son être. » Dans la défense ou veto, par exemple, l’être humain nie une transcendance future. Mais cette négation n’est pas constatative. Ma conscience ne se borne pas à envisager une négatité. Elle se constitue elle-même, dans sa chair, comme néantisation d’une possibilité qu’une autre réalité humaine projette comme sa possibilité.
Jean-Paul Sartre,
La Mauvaise Foi (L’Etre et le Néant)
Il y a deux sortes de vies... J'espère que c'est pas trop fort, mais c'est très profond ce que je vais dire :
il y a deux vies. La première vie, c'est la nôtre : entre toi et moi, le téléphone, la conversation, le magazine
Première, le film La légion étrangère - qui est très beau, je respecte, mais c'est une réalité qu'on
a créée, on vit dans une réalitée qu'on a créée et que j'appelle "illusion".
Et puis, il y a la mort ; et la mort n'existe pas. La mort, c'est la seconde dimension ; la vraie dimension de la vie,
c'est l'univers ! Et c'est là où on revient, soit dans la même enveloppe, soit dans quelque chose d'autre dans
laquelle on a envie de revenir et... on progresse. Le progrès sur la Vérité. Et je sais que même si tu comprends pas
ce que je dis, tu le comprends.
Jean-Claude Van Damme,
Première (juillet 1999)